Un duo d'enfer...

6h du mat' j'ai des frissons... C'est l'heure du départ de Bordeaux pour rallier Paris... Un dernier "p'tit Déj" avec les organisateurs... Vérification des éclairages, coups de tampon sur les cartes de route et le feu vert nous est donné... "Nono" (Noël Forestier) est prêt pour nos ravitaillements... Il fait encore frisquet, nous enfilons nos gilets jaunes réglementaires... Premiers coups de pédale dans un calme qui présage de bien belles choses.
Très vite, le soleil plombe la course et le ravitaillement en eau devient obsession... A 13h, pour notre arrêt repas, le mercure indique 35.5 ! Qu'importe ! Il faut poursuivre le chemin tracé au travers de la campagne Charentaise... Pour l'heure, je suis sans peine l'allure de mes deux compères qui, toutefois, me lâchent à chaque côte. Cependant, très rapidement on se rend compte qu'on est "en dessous" de notre tableau de marche. Trois raisons à cela : la chaleur accablante, un léger vent contraire mais régulier et mon rythme bien trop moyen pour prétendre "faire un temps"... Nous devons même avancer le lieu de notre douche et du repas du soir d'une bonne vingtaine de kilomètres... Vers 22h, on repart avec bon espoir de rattraper du temps perdu lors de cette nuit d'abord douce puis plutôt fraîche... On passera de 36° le jour à 13° la nuit ! Je vois que je ralentis sérieusement l'accumulation des kilomètres... Pire je passe par des "trous d'air" suivis de périodes meilleures. Pierre et Eric essaient d'instaurer un rythme moyen... que j'ai du mal à suivre. J'ai envie de stopper... Pierre m'en dissuade et j'essaie encore pour une dizaine de kilomètres... Finalement, vers 4h du matin, après que nous ayons parcouru 350 kilomètres je décide d'arrêter là... Je suis trop fatigué et mes yeux se ferment parfois lorsque je pédale... surtout lentement dans les côtes !
Dès lors, mes deux compères sont "libres"... et de suite, ils vont pouvoir se livrer à un véritable numéro de duettiste dans cette fin de nuit et lors de la journée vers leur arrivée. Pierre et Eric "embrayent" comme on dit dans le jargon ! J'ai rejoint Nono dans le véhicule assistance et le compteur descend rarement sous les 40 km/h ! Nous assurons le ravitaillement solide et liquide "à la volée" depuis la voiture ! Pierre est "enragé"... Kiki lâchent les chevaux... A deux, ils s'offrent un véritable Trophée Barrachi sur près des 280 bornes restantes ! Au petit matin, ils ont même rattrapé le temps perdu et pris de l'avance sur le schéma initial ! Quelle partie de manivelles ! Nono et moi avions toujours peur qu'ils paient l'addition à un moment... Il n'en sera rien, même si Kiki un temps amoindri par une douleur au tendon est un ton en dessous. Le soleil tape fort de nouveau et nos amis sont pressés d'en finir... Vers 15h, avec quelques minutes d'écart, Pierre et Kiki franchiront la ligne d'arrivée heureux avec le sourire du travail accompli... Pas de doute, ce "baroud d'honneur" clôture de bien belle manière la réussite de leur "Trilogie des Forçats de la route"... Jamais tel patronyme n'avait pris autant de sens après leur effort commun près de 11h durant !

Quelques photos :

Le petit déjeuner avant le départ...



5h45... Vérification des équipements et c'est le départ



Un peu de mécanique sur le chemin...



Le jour se lève, Kiki et Pierre "envoient du bois"



Le soleil du dimanche matin... n'arrête pas nos "pélerins" !



Ravitaillement solide et liquide... mais surtout rapide !



15h05 arrivée de Pierre



15h10 : arrivée triomphale d'Eric



Déjà on évoque des souvenirs...



Quelques facéties de Pierre !

 

Les deux heureux d'en finir !


Pierre, Nono et Kiki... C'est fini ! Ils peuvent fièrement poser avec leur trophée !